Des agriculteurs bloquent une autoroute
Des agriculteurs occupent l’autoroute A64, au sud de Toulouse, depuis hier, le 18 janvier 2024 après-midi. Ils sont motivés pour rester « le temps qu’il faudra ». Parmi les revendications : le versement des aides promises après l’explosion du nombre de foyers de maladie hémorragique épizootique (MHE).
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Ils voulaient créer un événement marquant, ils l’ont fait. Depuis le jeudi 18 janvier 2024 après-midi, des centaines d’agriculteurs bloquent l’autoroute A64, qui relie Toulouse à Bayonne, à hauteur de Carbonne, dans le sud de la Haute-Garonne. Bilan : la circulation est bloquée dans les deux sens, les bouchons s’accumulent. Les agriculteurs sont donc montés d’un cran après la forte mobilisation au centre-ville de Toulouse, mardi 16 janvier. Les revendications restent les mêmes : la fin de la « concurrence déloyale » des importations, le retour de l’avantage fiscal sur le GNR, la création de retenues d’eau.
Ici, au sud de la Haute-Garonne, à proximité de l’Espagne, les agriculteurs mettent également l’accent sur le non-versement des aides promises à la suite de l’explosion de la maladie hémorragique épizootique (MHE). « On nous avait promis qu’on nous prendrait en charge les analyses et les frais vétérinaires, mais ça n’arrive pas, regrette Joël Tournier, éleveur de bovins à viande à Marignac-Lasclares, en Haute-Garonne. Moi, j’ai perdu des bêtes, j’ai eu des veaux qui ont été bloqués et qui mangeaient énormément. Ça a grevé ma trésorerie. Et maintenant, j’ai peur des décalages de vêlages et des autres conséquences… »
« On restera le temps qu’il faudra »
Bref, « si la crise est mal gérée, j’ai des craintes pour les élevages qui ont été les plus touchés. Certains n’ont pas pu vendre un veau depuis des semaines ! » Alors, ajoute-t-il, « la MHE est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Avec les charges très élevées, dans nos zones où les rendements sont faibles, on n’a plus de variable d’ajustement… »
Dans ce contexte, Jean-François Lamasset, vice-président de la FDSEA 31, assure : « On restera le temps qu’il faudra, tant qu’on n’aura pas les réponses à nos revendications. » Le mouvement est d’ailleurs bien organisé, les chauffages sont là, de même que des camionnettes équipées pour dormir dans une relative chaleur. Les bottes de foin viennent isoler le tout. Et une boucle Whatsapp rassemblerait près de 150 agriculteurs mobilisables à chaque instant.
L’A20 occupée dans le Tarn-et-Garonne
Le mouvement espère d’ailleurs faire tache d’huile, ce qui n’est pas exclu. Dans le Tarn-et-Garonne, les agriculteurs bloquaient vendredi 19 janvier après-midi l’autoroute A20 dans les deux sens de circulation, à hauteur d’Aussonne, provoquant de nombreux ralentissements.
Et, samedi 20 janvier, les JA des Hautes-Pyrénées — un département très impacté par la MHE — appellent eux aussi à la mobilisation, au rond-point menant à l’autoroute A64, à Semeac. Les agriculteurs de l’Ariège et du Tarn-et-Garonne avaient tenu leur mouvement une après-midi et une nuit, de jeudi 18 à vendredi 19 janvier, sur la RN 20 et sur deux péages autoroutiers.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :